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Les aventures de notre Maison-mère 

 

Louée, achetée, confisquée, retrouvée, notre Maison Mère, aujourd’hui Espace Nicolas Barré, 83 rue de Sèvres est le témoin des aléas de notre histoire,

 

En 1678, trois ans après l’arrivée du P. Nicolas Barré  Paris, plus de 30 jeunes femmes,  qu’il a appelées et continue de former, rayonnent sur 6 paroisses de la capitale où des habitants acceptent de mettre une pièce de leur maison à leur disposition pour y instruire les enfants du peuple. Ce sont "les écoles charitables".

Comme à Rouen, pour durer dans cette mission, il faut un lieu pour les réunir et les loger, sinon elles seraient vite contraintes par leur famille de choisir entre mariage et monastère. Pas question d’acheter, même si des amis bienfaiteurs le veulent, le P Barré, s’y oppose : liberté de mouvement si le lieu ne convient plus, pas question d’une reconnaissance officielle qui transformerait son initiative en monastère  et refus des legs et fondations qui risquent d’entrainer la dépendance des donateurs. Une assez grande maison est donc louée dans le quartier de St Sulpice, rue Saint Maur (aujourd’hui rue de l’abbé Grégoire). De là vient le nom le surnom donné à ces femmes « dames de Saint Maur »

 

1700 Cette maison est devenue trop exigüe. Il faut agrandir et la seule solution : acheter  l’hôtel de Prunelet, contigu ; mais comment faire sans reconnaissance légale ? L’abbé TIBERGE supérieur des Pères des Missions Etrangères, qui assure la direction spirituelle de l’Institut., a deux de ses sœurs  Maîtresses des Ecoles Charitables. Il l’achète  à leur nom pour y ouvrir une « école du travail » et louer un étage pour avoir des revenus pour la communauté qui œuvre gratuitement. Puis, il fait acheter par la supérieure générale, et à son nom, les maisons, plus ou moins en ruines, voisines de la maison louée de la rue St Maur. Quelques années plus tard l’abbé Tiberge achète lui-même la première maison louée et, par testament, lègue tout à la Mère de Bosredon . Celle-ci, à son tour, les léguera, par prudence,  à trois sœurs. Ainsi fera-t-on de génération en génération jusqu’à la révolution.

 

1789 La Révolution est déclenchée, avec les enquêtes des Commissaires sur les biens et les revenus des Institutions d’Eglise. La supérieure générale, fait valoir que l’Institut n’est pas un ordre religieux, et que les lieux sont propriété privée et non biens d’Église ! En 1792 ce sont toutes les associations religieuses qui sont interdites, l’Institut est dissout. La Communauté est contrainte de se disperser. Le tabernacle est profané, les Archives enlevées. A Paris comme ailleurs, des sœurs regagnent leur famille, et deux ou trois louent un petit appartement, non loin de la rue Saint Maur, continuant à catéchiser en cachette.

Mais la propriété de la Maison-Mère ne reposait plus alors que sur une seule tête, celle de la Sœur Ménétrier, et non sur trois comme il avait toujours été pratiqué ! Retirée chez ses neveux, ils prétendent que la Maison-Mère est un bien personnel de leur tante, et la louent à plusieurs locataires. Le bâtiment de Prunelet est confisqué par la Convention et vendu comme bien national.

 

1801 Le Concordat rétablit la paix religieuse. Les sœurs restées à Paris commencent les démarches pour obtenir le rétablissement de l’Institut. Après de multiples démarches, les neveux de Sœur Ménétrier acceptent de restituer la Maison-Mère. Et en mars 1807, après d’indispensables réparations, les Sœurs échappées à la Révolution réintègrent les lieux. En 1811, par décret impérial, l’existence de l’Institut des Écoles Charitables est officiellement reconnue et ses statuts approuvés.

 

1824    L’État français se préoccupe de l’enseignement des filles. Un immeuble qui jouxte la Maison-Mère "l’hôtel de Jumilhac", est acheté et un petit pensionnat y est installé. La Comtesse de Ségur vint y voir ses petites-filles Camille et Madeleine, héroïnes de son livre "les petites filles modèles". Pour assurer à nouveau des revenus, un étage est loué à un écrivain américain, Fenimore COOPER qui y rédige son roman : "Le dernier des Mohicans", et y reçut un autre célèbre écrivain américain, Walter SCOTT : ce qui vaut à cet immeuble de figurer dans le « Guide des Américains à Paris » ! Les deux petits Cooper étaient élèves de l’école.

 

1855    Rachat de Prunelé. – des écoles gratuites sont installées au rez-de-chaussée ;  les étages sont loués.

 

1866    A sa demande, la supérieure Générale Mère de FAUDOAS reçoit du Pape PIE IX le Bref Apostolique qui approuve définitivement l’Institut du Père Barré. Cela entraine une refonte complète de ses statuts et ses membres devenir religieuses. En 1872 Les Constitutions, en accord avec le Droit Canon de l’époque, reçoivent une approbation provisoire. Elle deviendra définitive en 1887

 

1887    Suivant les règles du Droit Canon, le Noviciat, qui occupait le 3ème et 4ème étage de l’hôtel loué en 1678, devait avoir un logement indépendant. Sa construction fut entreprise en 1887, terminée en 1888. Il forme une aile parallèle à la rue de l’Abbé Grégoire et à la façade sur le jardin de Prunelé. Le 8 septembre, le noviciat est béni, inauguré en grande fête.

 

1894-1895      Une grande chapelle est construite, entre « Jumilhac » et la Maison-Mère,. Elle est dédiée à Notre-Dame de Toutes les Grâces comme l’église de Nigeon où, le 31 Janvier 1642, le Père Barré fit profession.

 

1902-1906     La sécularisation et la suppression des Congrégations enseignantes. L’existence de l’Institut est défendue pied à pied avec une énergie extraordinaire.

Un dernier procès est gagné : il a fait valoir que l’Institut est aussi « hospitalier » : il possède un petit dispensaire à Saint Antonin, et des orphelinats en Asie. Il n’est donc pas interdit mais n’ peut plus enseigner. Dix-huit écoles sont fermées. A Paris, les classes gratuites sont supprimées. L’hôtel est loué à divers locataires. Le Pensionnat de Jumilhac reçoit une notification de fermeture ; il essaime, avec ses enseignantes, sœurs sécularisées, dans des appartements loués dans le 6ème arrondissement. En 1918,  il est à Auteuil, en 1922 à Boulogne/Seine. Les locaux du pensionnat accueillent de jeunes employées venue des Provinces pour travailler à Paris, en particulier au Bon Marché et des dames âgées en retraite.

 

1906-1940. Sur les registres, pour Le temps de la sécularisation où la Maison-Mère reçoit les visites furtives des Sœurs « en civil », -où l’on apprend avec joie, par des courriers spéciaux, l’ouverture de nouvelles écoles, -d’où les départs en mission qui ont débuté en 1852, se continuent vaillamment vers l’Asie, -où l’on accueille les Sœurs du Nord de la France chassées par la guerre 1914-1918.

 

1939, Mère Sainte BERTHE fait réparer l’hôtel de Prunelet laissé libre par les locataires devient un Foyer d’étudiantes.

 

1940-1945      La guerre est déclarée. Le Noviciat part à GRAULHET, non loin de Toulouse et Montauban.

 

 1944  Les bombardements sur Boulogne font fermer toutes ses écoles. Les élèves du Cours Dupanloup à Boulogne retrouvent le chemin du numéro 8 rue de l’abbé Grégoire, après 38 ans. Elles y poursuivent leurs études jusqu’à la Libération. Du 4ème étage au rez-de-chaussée, toutes les pièces sont occupées. Aux moments des alertes, de jour et de nuit, la cave est envahie.

 

1945    Retour du Noviciat à la Maison-Mère (avril).

 

1971    Transfert de la Maison Généralice des sœurs (administration internationale) à Rome.

 

1972     La « Maison Mère » devient. Maison d’accueil : sessions nationales et internationales de l’Institut, groupes venus de tous les horizons, pour des temps de rencontres et de sessions de formation diverses. 

 

2003   Les sœurs de France débutent une réflexion sur l’avenir de la maison de leurs origines. Elles n’ont pas été fondées pour tenir des maisons de retraite, ou des maisons d’accueil, c’est un aléa de l’histoire. Décision du passage de la maison de retraite « Jumilhac » à une association (auj. Chemins d'Espérance) et de la recherche d’une association à but éducatif pour l’utilisation des locaux de la maison d’accueil. Ce sera l’ARFOG (Accueil et Reclassement Féminin - Œuvre des Gares) fondée à la fin du 19ème siècle pour l’accueil des jeunes femmes de Province arrivant à Paris) et qui gère aujourd’hui de nombreux foyers à but social.

 

2014   Début du Nouvel Espace Nicolas Barré partagé entre  6 entités de 3 associations

ARFOG :

Siège administratif, CHRS pour mères avec enfants, crèche,  Foyer pour jeunes migrants

Amitié et Partage

EHPAD de  l’association Chemins d’Espérance

Sœurs de l’Enfant Jésus :

Siège administratif pour la France et archives internationales

 

Aujourd’hui cet espace multi culturel et intergénérationnel est un lieu où continue de souffler l’esprit des origines. 

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Soeurs de l'ENFANT JESUS Nicolas Barré

 France

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